
La rencontre
Quand j'ai rencontré Clémentine, ça a été une évidence.
Nous étions proches, non seulement parce que nous portons le même prénom.
Nous avons la même façon de penser, de réagir avec quelques années d'intervalle.
Les prénoms auraient-ils une influence sur notre comportement ?
Elle travaille auprès d'enfants en difficulté, j'ai enseigné longtemps en zones sensibles.
Elle vibre en citoyenne du Monde, c'est un sentiment qui est le mien depuis l'enfance.
Nous sommes parties au Sénégal, pour un mois.
Nous étions bénévoles à la pouponnière de M'Bour. C'est là que je l'ai découverte.
Une superbe aventure que je vous conterai une prochaine fois.
Sans plus tarder, allons à la rencontre de Clémentine, citoyenne du Monde.
L'histoire de Clémentine
Naître, grandir
Clémentine est née d'une seconde union de son père.
Élevée dans la Nièvre, en Bourgogne, c'est une fille de la terre.
Son enfance est heureuse et quelque peu vagabonde, quatre régions visitées ses six
premières années.
L'enfant est sage, aime vivre à l'extérieur, un peu garçon manqué.
Elle aime faire du vélo, construire des cabanes et ne lâche pas les basques de son père qu'elle
accompagne dans ses travaux agricoles.
Bonne élève, elle se place au premier rang et monte la barre haute en s'imposant les règles
d'une réussite programmée: pression du perfectionnisme bien connue de certaines d'entre nous.
À quatorze ans, le vernis craque, l'enfant sage se rebelle.
Ses camarades de classe savent ce qu'elles veulent faire plus tard, elles ont un amoureux, pas elle.
Clémentine se sent à part, hors la vie d'une adolescente de son temps.
* Pour ceux qui lisent cet article sur leur phone, un lien pour l'accès au diaporama:
Rencontrer et choisir
Le hasard n'existe pas, nous le savons.
Différentes personnes lui font signe sur son chemin de vie et la guident affectueusement vers
sa vocation. Des colos avec enfants à problème, elle adore.
Des personnes de son entourage portent un handicap ?
Elle ne le remarque même pas tant les échanges sont authentiques.
C'est une prise de conscience qui met Clémentine sur sa voie :
- elle va travailler avec des enfants en difficulté, elle sera Éducatrice spécialisée.
Après sa formation, très rapidement, elle trouve tout naturellement une place aux Récollets
à Paris près du canal St Martin.
Voyager, prendre conscience du monde qui l'entoure
Gagner sa vie permet de voyager. C'est ce qui plait à notre baroudeuse.
Clémentine aime découvrir de nouvelles cultures qui ouvrent le cœur.
Elle approche d'autres façons de vivre de personnes au goût d'ailleurs.
Ces séjours courts sèment leurs graines de conscience tout en lui permettant d'apprécier le quotidien de sa vie parisienne.
Séjourner loin
Au bout de quelques années, la routine s'installe. Ça ne suffit plus à Clémentine.
Une déception amoureuse met le feu aux poudres.
L'envie la prend de tout changer, de fuir loin.
" De mettre un océan entre moi et tout ça. " affirme-t-elle.
Au départ, si l'Argentine l'appelle, c'est le Canada qui va concrétiser son désir de changement.
Marina, LA cousine de Montréal y est pour beaucoup.
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Québec me voici, une année à Montréal
Une fois dans la place, Clémentine trouve rapidement du travail.
Une crèche interculturelle vient d'ouvrir ses portes et offre un emploi à notre voyageuse.
Aude, sa binôme devient Son Amie Québécoise.
Une rencontre pour la vie
Une solide amitié naît entre les deux jeunes femmes.
Aude de père québécois et de mère française devient sa guide à Montréal.
La famille l'accueille chaleureusement.
Elle passe en leur compagnie un noël inoubliable.
Des liens authentiques que lui envie la communauté de français qui réside dans la capitale.
Son séjour est façonné de rencontres, d'amitiés, de voyages dans les régions environnantes, notamment
aux USA.
Au bout de huit mois, le problème du retour s'impose, carte de séjour oblige.
La question est posée : faut-il rester, faut-il rentrer ?
Même Robert Charlebois ne la retient pas.
Cliquez sur la maison enneigée, écoutez l'indémodable :
" Si j'avais les ailes d'un ange "
Choisir
Sa famille, un ami de longue date font pencher la balance, elle rentre.
Après l'euphorie des retrouvailles, il faut se réacclimater au stress, aux râleurs, au manque de courtoisie de la
vie parisienne.
Retour aux Récollets
L'effet " retour à la case départ " est atténué par un changement de service et d'équipe.
Un nouveau local, toujours dans Paris et une collègue retrouvée.
Cela suffit à Clémentine pour s'accrocher et tenir au cœur de la faune de la grande cité.
Envisager un autre monde
Les voyages forment la jeunesse.
Pour Clémentine, l'impact est planétaire.
Prendre conscience du monde qui l'entoure, de ses souffrances, de ses besoins et agir :
c'est dans SA nature.
Observatrice et sensible, elle a pu constater les efforts entrepris par nos frères canadiens mobilisés depuis
de nombreuses années pour une planète propre.
Une prise de conscience en avance sur la nôtre.
Ses séjours aux États-Unis lui ont montré une société tout à l'inverse, engluée dans une consommation effrénée et irresponsable.
Une attitude qui blesse l'âme citoyenne de Clémentine.

Comprendre
" Quand je rentre de courses, mes poubelles de tri sont pleines !
C'est insupportable. " se dit Clémentine qui a du mal à jeter, à gâcher.
Ça devient épidermique.
Pour comprendre cette réaction, faisons un détour du côté du père.
Son père a travaillé dans le monde agricole.
D'abord vacher, il est devenu ouvrier.
Il a manipulé tout au long de sa carrière des produits " "phytosanitaires" sans aucune protection comme la majorité des
ouvriers à cette époque.
Imprudence due à l'ignorance qui déclenche la maladie.
Phytosanitaire, quand on y pense : un nom qui endort la méfiance.
En parallèle, l'ouvrier cultive un jardin bio dans une éthique écoresponsable.
Toute la famille bénéficie de sa démarche avant-gardiste.
Il se reconvertit pour un maraîchage bio qu'il exercera dix ans.
Il participe à la création de l'AMAP: Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne.
Vous la connaissez pour la création des paniers bio.
Depuis dix ans aujourd'hui, il poursuit la culture et prodigue des conseils à ses successeurs.
Une attitude écolo familiale
Pour comprendre les actions de Clémentine, faisons un détour du côté de la mère.
Aussi longtemps qu'elle se souvienne, Clémentine cuisine à quatre mains.
C'est sa mère qui lui a appris l'importance des bocaux afin de ne rien perdre, le batch cooking* pour
économiser du temps et préserver les aliments.
Elle est sa mémoire du manger juste.
Au-delà de la cuisine, c'est vers sa mère qu'elle se tourne pour démarrer son apprentissage en couture
et faire les choses elle-même, comme coudre des sacs à vrac par exemple.
Agir
On ne peut manger bio sans faire attention à notre environnement.
Si nous souhaitons être saine à l'intérieur, nous devons l'être également à l'extérieur.
Nous pouvons agir en évitant les produits nocifs que nous ingérons par la peau, par les poumons.
La bouteille d'eau plastique a disparu depuis longtemps de l'univers de Clémentine mais il lui reste
une multitude d'actions à mener.
Retrouvez le diaporama avec ce lien
" Agir sur l'environnement selon Clémentine "
Le déclic
" La création d'un compost dans mon quartier, c'est mon déclencheur. " dit-elle.
Clémentine sait où placer ses déchets verts. Ce n'est pas évident lorsqu'on habite
un petit appartement parisien.
C'est un deuxième pas après celui de la bouteille plastique.
Vient le tour de la salle de bains :
- Éliminer TOUS les plastiques, ne conserver que le naturel
- Plus de gel douche mais du savon solide
- Plus de lingettes ou de coton jetable mais du tissu tout doux à laver
Des mesures faciles à imiter.
Certaines d'entre vous s'y mettent déjà.
Se prendre au jeu
Quand on commence, vous verrez, on ne s'arrête plus.
La tornade Clémentine se déclenche. Tout passe en revue
- La cuisine
C'est la chasse au plastique qui commence.
Elle remplace les contenants par des bocaux en verre recyclable.
Les boîtes, les ustensiles de cuisson, il faut tout changer.
Virer tout l'alu : " J'ai tout vendu, tout donné, tout distribué " affirme Clémentine.
- Les achats
Ils se font de préférence en vrac dans les boutiques choisies en fonction de ce service.
Le but est d'éviter les emballages.
Les aliments sont ensuite stockés dans des bocaux.
Clémentine vous recommande d'y adjoindre une étiquette avec le nom de l'aliment et son mode de préparation.
Vous pouvez également afficher à l'intérieur d'une porte de placard la liste des céréales et des légumineuses avec leur temps de cuisson.
- Les placards
Il faut faire le tri des fringues et oublier la fâcheuse tendance à accumuler.
Pour ne rien jeter, Clémentine entreprend de vendre le superflu sur Vinted*.
Elle conserve précieusement les souvenirs de voyage.
En fonction de ses finances, elle évite les achats de vêtements auprès des grandes enseignes pour aller vers
les boutiques écoresponsables comme ekyog*, magasin appartenant à la moyenne distribution.
En période de transition
C'est ainsi que se définit Clémentine : Une femme en devenir.
Je lui laisse la parole pour des phrases fétiches, emplies de tendresse et de bon sens :
" Nulle n'est prophète en son pays ", "Ce sont nos proches qui ont le plus de mal à nous voir changer "
" Changer, ça dérange, et peut parfois déstabiliser. On peut se sentir incomprise. "
" On peut faire parfois marche arrière, nous avons tous le droit à l'erreur.
Restons tolérant, sans juger l'autre. "
" Le changement vient par l'exemple. "
" Je suis sans jugement, je ne suis pas un prof. "
Vous en trouverez une ou deux qui feront écho en vous.
Pour bien débuter, Clémentine vous conseille la lecture des deux ouvrages qui l'ont guidée dans ses démarches :
- " Zéro déchet " de Bea Johnson, un peu extrémiste dans son approche.
- " La famille presque zéro déchet " de Bénédicte Moret et Jérémie Pichon, plus accessible.
Devenir un colibri
Devenez vous aussi un colibri à l'action infime au regard de la tâche à accomplir.
Entrez dans la légende
" Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt.
Tous les animaux, terrifiés et atterrés, observaient impuissants, le désastre.
Seul le petit colibri s'activait, allant chercher quelques gouttes d'eau dans son bec pour les jeter au feu.
Au bout d'un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit :
" Colibri! Tu n'es pas fou ? Tu crois que c'est avec ces gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu ?
Qu'importe, répondit le colibri, je fais ma part. "
Texte tiré du livre de Denis Kormann d'après une légende amérindienne.
Un magnifique ouvrage à offrir, préfacé par Pierre Rabhi.
Une histoire racontée et chantée par Zaz.
Cliquez sur l'image et écoutez la (R)évolution des colibris.
Faisons chacune notre part, apportons notre contribution pour faire évoluer le monde.
Merci à toutes les " Clémentine-colibris " du Monde.
Le batch cooking a fait l'objet d'une des news qui réfléchit votre vie.
* Vinted, un site, une appli pour vendre les vêtements qui encombrent nos placards
* ekyog des magasins de vêtements bio et naturels pour la femme
Merci pour le partage de cet article du blog acoupdelles concocté pour vous avec Amour
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Clem
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