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Les audacieuses par acoupdelles

Elles cassent les codes, oublient le confort de leur foyer...

Elles cassent les codes, oublient le confort de leur foyer, confient leurs enfants ou 

n’en font pas, cette noble tâche n’est pas faite pour elles.

Elles suivent leur chemmin par le monde, à dos de chameau, à moto.

Elles gravissent l’Éverest des préjugés qui les cantonnent derrière les fourneaux.

Des centaines à accepter l’inconfort de la lutte, bec et ongles pour nous faire avancer.

Elles se sont fait pousser des ailes, greffer des pinceaux au bout des bras.

Toutes ont sacrifié leur confort domestique pour partir vers les horizons lointains 

de la nouveauté.

Des pionnières se sont envolées ou assistent leur compagnon artiste, le poussant 

au meilleur.

Aller plus loin, plus haut, plus beau.

Elles sont des milliers à reprendre le flambeau, à suivre les routes tracées à force 

de larmes et d’entêtement.

Honneur à ces pionnières.

Certaines ont eu des vies brèves, éclair d’audace.

D’autres se sont attardées pour transmettre leur indomptable détermination.

En voici quelques unes, tirées du chapeau d’une magicienne nommée Audace.

Photo en noir et blanc d'Amelia enfant

Dans les airs avec Amelia

Le 20 mai 1932, c’est le grand jour.

Calée dans mon sac de toile, je voyage sur le siège arrière du locked Vega qui prend 

son envol de Terre Neuve.

Je suis la première lettre à voyager par voie aérienne comme cette femme intrépide 

toute de cuir vêtue.

À travers les mailles du sac de jute marqué du drapeau américain, j’observe Amelia.

Elle a de l’allure cette femme native du Kansas qui porte fièrement ses 34 ans.

Elle grimpe lestement et prend place dans la cabine de pilotage.

Un grand tour d’hélice, le moteur est en route.

C’est parti pour la grande aventure, dans les pas de Lindberg à qui elle doit 

son surnom : Lady Lindy.

Je suis fière de faire partie du voyage.

La pilote n’est pas n’importe qui.

Après la première guerre mondiale durant laquelle elle est aide- soignante et 

tombe en amour pour le pilotage.

Un baptême de l’air en 1920 : elle est faite pour ça !

Elle se paie des cours de pilotage et achète son Canary, un biplan jaune vif.

Oui, une femme peut piloter !

Amelia Earhart casquée, portant lunettes aux commandes de son avion

Le vol va durer 15h, mon timbre oblitéré frétille d’impatience.

Nous atterrissons dans un pré au nord de Londonderry, en Irlande du Nord.

C’est une autre lettre qui annoncera la fin tragique d’Amelia.

Dans sa tentative de tour du monde, elle sera perdue corps et biens au fond des eaux 

du Pacifique.

On ne retrouvera rien du bimmoteur Lockheed Electra 10-E qu’elle pilotait.

Fin de l’incroyable aventure qui ouvre la voie des airs à d’autres femmes.

Adrienne Bolland prise devant l'hélice de son avion, photo en noir et blanc

FLASH INFO

Une femme s’envoie en l’air !

Ceci n’est pas un poisson.

Le 1er avril 1921, Mme Adrienne Bolland, surnommée le garçon manqué, 

brevetée pilote depuis un an, franchit la cordillère des Andes.

Il faudra attendre 10 ans pour que Mermoz et Guillaumet en fassent autant !

Portrait en noir et blanc de Maud Steens Wagner, la femme entièrement tatouée

Dans la peau de Maud

Elle m’a recouverte de motifs étranges, décorée toute, exhibée comme œuvre d’art

ou curiosité à son gré.

Je me déploie à chacun de ses mouvements, on la dit virtuose du trapèze et de l’aiguille.

Maud a le tatouage dans la peau.

Ça commence à Saint Louis, MIssouri, au cours de l’exposition universalle de 1904.

Je suis encore immaculée lorsqu’elle rencontre Gus.

Je frissonne, c’est le coup de foudre ravageur qui me prend toute.

Je m’abandonne sous l’aiguille de Gus qui me recouvre d’arabesques, de fresques, 

d’une jungle onirique, BD palpitante.

Ça ne lui suffit pas, nous nous prenons de passion pour l’homme et le tatouage.

Maud devient la première femme tatoueuse aux États- Unis.

Les candidats à l’encre dermique se méfient.

L’artiste se masque derrière un prête- nom : M. Stevens Wagner.

Sa fille poursuivra l’aventure et deviendra tatoueuse, comme sa mère !

Peinture de Frida Kahlo " Lhôpital "

FLASH INFO

Mlle Frida Kahlo s’est faite renversée par un tramway.

À peine rétablie de sa longue maladie qui l’a touchée à l’âge de six ans, elle retrouve 

le chemin de sa chambre et la position horizontale.

Son corps, tatoué, martyrisé par les accidents de la vie, souffre au- delà des mots.

De son lit, elle éclabousse la peinture d’une formidable provocation qui oublie les rêves 

pour une réalité plus surprenante encore.

Retrouvez son portrait dans la rubrique Célèbres engagées : 

 » Frida désespérément insoumise « 

Portrait de Nanette Streicher couleurs pastel

Le pianissimo forte de Nanette

Je déroule mes touches noires et blanches, d’une incroyable beauté.

Ma créatrice, Nanette Streicher, m’a voulu plus puissant que mes confrères.

Elle œuvre pour le grand Beethoven qu’elle assistera pendant les heures difficiles 

de cette maladie qui le plonge dans le silence.

Elle- même musicienne, elle est à son affaire dans ce rôle de factrice.

Les plus grands lui en font demande. Schumann et Brahms apprécient sa compétence 

et sa sensibilité.

Son frère ayant revendiqué l’affaire familiale, elle crée son propre atelier à son nom 

dont il ne sort pas moins de 60 pianos à l’année.

Béatrice Thiriet, compositrice accoudée à son piano

FLASH INFO

Béatrice Thiriet est nominée au César pour la meilleure musique originale : Bird people.

Jugée trop vieille, trop femme, le monde de la musique de films semble lui être interdit.

C’est compter sans sa détermination à pratiquer son art.

Elle compose : Toute la beauté du monde, Le cœur des hommes entre autres 

merveilles musicales.

Elle se consacre à ses passions : cinéma et théâtre et anime des master classes.

Photographie de Sabine Weiss, une petite fille mordille son petit doigt, un gros ruban blanc dans les cheveux

La fille au ruban

Je me tiens, intimidée devant l’objectif et mordille nerveusement mon doigt.

Je n’ai pas l’habitude d’être fixée sur pellicule.

Elle, c’est Sabine Weiss, la photographe solitaire de l’éphémère.

Un échange de regards, nous nous comprenons. 

Même condition, même refus de nous placer sur les rails de la bonne épouse, 

de l’irréprochable ménagère.

Attentive, Sabine guette le geste qui révèle, capte la lumière qui ajoute au mystère de la vie.

Elle me raconte les mannequins, photographiées dans les studios prestigieux, 

les femmes sublimes aux tenues d’exception, les personnages du grand écran, 

les bijoux précieux et bien d’autres merveilles tenues à bout portant de son canon.

Elle me conte son appétit pour parcourir le monde, aller vers l’autre, d’étonnement 

en étonnement, dans la multiplicité des rencontres comme son confrère Robert Doisneau.

Vous pouvez nous retrouver dans l’ouvrage de Marie Desplechin : Émotions.

Photgraphie portrait de Alice Guy, première femme cinéaste

FLASH INFO

1896

Venez tous au cinématographe.  » La fée aux choux ou La naissance des enfants  » 

vient de sortir.

Une curiosité, réalisée et produite par Alice Guy, première femme cinéaste.

La vie d’Alice est digne d’un scénario de série noire.

Elle est la fille illégitime d’une femme respectable, mariée, et d’un indien chilien.

L’enfant est élevée en Suisse, loin de la honte, par ses grands- parents.

Elle invente son cinéma.

 » La femme aux mille films  » restera longtemps dans les salles obscures de l’oubli.

Mme Decourcelle encaisse la course de son taxi d'un client

Sur la route de la Marne avec la première femme taxi

Assis sur la banquette passagers, je me rends direction la Marne. 

Les combats m’attendent.

Le taxi qui nous emporte vers la rage de feu et de sang est bondé de trouffions comme moi.

On est le 6 septembre 1914.

Au petit matin, ordre nous a été donné de nous rendre sur le front de l’Ourcq.

D’un coup de coude, je réveille mon voisin :  » Hep, regarde, le chauffeur, c’ est une femme ! « .

Elle a emprisonné ses cheveux bruns dans une casquette, mais ses mains sur le volant 

trahissent son appartenance à la gente féminine.

Plus rien ne m’étonne dans cette drôle de guerre !

La curiosité l’emporte sur la lassitude. 

J’interroge cette jeune femme bien loin de son foyer.

 » Voici 6 ans que j’exerce , me répond- elle. 

En avril 1908, j’ai 30 ans.

Mon permis en poche, j’ai acquis le droit de conduire toutes voitures à pétrole ou électrique.

Nous sommes deux à nous lancer dans l’aventure, Mlle Pohlen fait partie des 

nouvelles chaufferesses.

Je vous conduis aujourd’hui dans un taxi Renault AG1.

Bienvenue à bord. « 

Les cahots de la route nous malmènent et il nous faudra plus d’une fois mettre en action 

la manivelle pour relancer la machine. 

Nous arrivons à la nuit éclairés par les deux lanternes posées sur le capot.

Je suis arrivé sain et sauf sur les lieux, en reviendrai- je ?

Photo de Valentina Tereshkova, première femme de l'espace en tenue de cosmonaute

FLASH INFO

1963

La course de l’espace fait rage mais c’est la russe la gagnante !

Valentina Tereshkova est la première femme de l’espace pour être mise en orbite autour 

de la terre.

Âgée de 26 ans, cette jeune ouvrière en textile surnommée  » la mouette  » casse les codes 

et s’envoie en l’air au grand dam de ses confrères masculins.

 » Si les femmes peuvent travailler sur les chemins de fer en Russie, pourquoi ne 

peuvent- elles pas s’envoler dans l’espace ?  » demande Valentina.

Rachel Louise Carson sur le terrain, examine un échantillon d'eau marine dans un bocal

Rachel, première femme écologiste

Je suis Rachel, biologiste et zoologiste.

Je tire la sonnette de l’alarme écologique. Notre monde va mal.

L’épandage aérien de DDT et autres pesticides accélèrent le phénomène de disparition 

des oiseaux.

En 1950, il est temps de se mobiliser !

Avez- vous lu mon ouvrage  » Printemps silencieux  » paru en 1962 ?

Mixte de science et de narration, il pose les bases du combat écologique qui tarde 

à se mettre en place.

Un an plus tard, victoire !

Le DDT est interdi aux USA mais reste malheureusement autorisé à l’exportation.

Pot de terre contre pot de fer !

Pourtant il faudra bien nous y mettre un jour.

 » Car l’homme fait partie de la nature et sa guerre contre la nature est inévitablement 

une guerre contre lui- même. « 

Photo représentant Mary Pickford tenant la manivelle de sa caméra

LE BONUS DE MARY

Gladys Louise Smith, dite Mary Pickford n’a pas froid aux yeux.

Lorsqu’elle les tourne vers la caméra, c’est une excellente actrice aux côtés de 

Charlie Chaplin et Douglas Fairbanks.

Forte de son succès, elle est la première à revendiquer un salaire égal à celui de 

ses alter acteurs.

Mary passe derrière la caméra, se lance et devient productrice indépendante.

À son audace, elle adjoint le talent de Charlie et de Douglas pour créer la société 

de distribution et de production : L’United Artists.

Mary pose à elle seule les bases de l’industrie du cinéma qu’elle domine du haut de 

son mètre cinquante quatre.

Le parlant met fin à sa carrière et la plonge dans l’oubli.

Sur la passerelle d'un avion, Douglas Fairbanks salue en levant la main tenu par la taille par Mary Pickford, accompagnée par Charlie Chaplin

Notes de l’auteure

Je suis une enfant de Marguerite (Duras) et de Xavière (Gauthier), abonnée 

dès l’adolescence au magazine  » Sorcières « .

J’ai assisté à quelques réunions du M L F sans jamais y adhérer.

Le parti pris d’exclusion masculine me dérangeait, me hérisse toujours.

Les femmes ne peuvent évoluer sans les hommes.

Indispensables, ils nous portent de leur aide tendre ou nous poussent en s’opposant à 

nos désirs les plus forts.

Nous ne pouvons avancer sans eux, sans cette part de nous- même.

À vous les héroînes du quotidien, à vous les héros de nos vies.

Merci pour le partage de cet article rédigé avec Amour

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À bientôt

Clem

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